Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a clairement cerné le paradoxe de la politique agricole nationale en 2000 lors d’une déclaration : « L’agriculture demeure notre talon d’Achille et une source de vulnérabilité […] Nous demeurons cependant convaincus que l’agriculture est le seul espoir de développement de l’Ethiopie ». Le fait est que la plupart des Ethiopiens luttent pour vivre sur de petites exploitations agricoles, obtenant de faibles rendements, courant des risques, dans une activité incapable de leur fournir un revenu de subsistance fiable et encore moins de leur permettre de « décoller » grâce à une réduction de la pauvreté ou à une croissance économique durable. Les décideurs politiques et les observateurs, qu’ils vivent en Ethiopie ou à l’étranger, hésitent entre encourager l’investissement dans les petites exploitations, l’agriculture commerciale ou l’abandon de ces fermes familiales sans avenir, en faveur de la diversification ou de l’urbanisation. Ils soulignent souvent que, si l’Ethiopie peut résoudre les problèmes graves de son agriculture, les leçons pourront s’appliquer dans de nombreuses autres régions africaines.
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