L’agriculture et la protection sociale sont inextricablement liées en Éthiopie. Si la petite agriculture paysanne est l’activité de subsistance dominante pour la majorité des Éthiopiens, elle est également une source majeure de pauvreté et d’insécurité alimentaire. En termes de politique agricole, la conviction du gouvernement selon laquelle l’agriculture constitue l’épine dorsale et la principale source de croissance économique se refl ète dans son approche de la terre, envisagée comme le « filet de sécurité » pour les ménages ruraux, ceci justifiant l’interdiction faite à ces derniers de vendre leurs terrains. En termes de protection sociale, le fait que les agriculteurs soient les principaux bénéficiaires de l’aide alimentaire a alimenté la crainte du gouvernement quant à une « dépendance » ancrée dans les mentalités rurales : cela explique la prédominance des projets de travaux publics, envisagés comme le mécanisme d’intervention de prédilection, ainsi que les récents changements dans l’approche des filets de sécurité, qui privilégient désormais les transferts de fonds plutôt que l’aide alimentaire, avec des prévisions tablant sur une amélioration des conditions des bénéfi ciaires de transferts prévisibles dans les 3-5 ans.
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