Différents « narratifs » -ou récits- en matière de politique agricole sont mis en exergue par les différents acteurs du processus d’élaboration des politiques, chacun d’entre eux envisageant un type particulier de ministère de l’Agriculture. On peut à ce titre distinguer trois approches diff érentes. La première envisage un retour à l’âge d’or des grands ministères sectoriels, dotés d’une forte capacité d’action et d’influence politique, pour traiter les difficultés majeures auxquelles est confrontée l’agriculture. Ces difficultés nécessitent, pour les partisans de ce point de vue, un ministère de tutelle puissant et bien fi nancé, et le défi consiste aujourd’hui à reconstruire une telle organisation. Un deuxième point de vue considère (à l’autre extrême du spectre) que ces ministères sectoriels doivent assumer un rôle minimal, restreint à une action de supervision et de régulation, et que le secteur privé doit au contraire assumer un rôle plus important dans un environnement de « libre marché ». Le troisième point de vue, peut-être moins polarisé que les deux autres, envisage un rôle important pour l’État (notamment pour le ministère de l’Agriculture, ainsi que pour d’autres organismes publics) dans la prise en charge des rôles de coordination et d’intermédiation visant à assurer le bon fonctionnement des marchés, à la condition toutefois que l’action publique reste focalisée sur les objectifs de réduction de la pauvreté.
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